La CNIDH mobilisée pour les droits des détenus et la justice saine
En date du 22 août 2025, le Président de la Commission Nationale Indépendante des Droits de l’Homme (CNIDH), Monseigneur Martin Blaise Nyaboho a tenu, en commune de Nyanza en province Burunga, un café de presse en marge d’un atelier sur les irrégularités dans les détentions et les cas de torture. Réunissant onze médias burundais, dont la RTNB, Radio Bonesha et Le Renouveau, cet échange a mis en lumière les efforts de la CNIDH pour protéger les droits des détenus, tout en exposant les défis persistants et les solutions envisagées.
Lutter contre les détentions illégales
La CNIDH agit avec détermination contre le maintien illégal en détention de personnes acquittées ou ayant purgé leur peine. Une visite inopinée dans les cachots de la province de Burunga a permis la libération de détenus pour infractions mineures, tandis que 204 « commissionnaires » ont été relâchés, au nord du pays à Bwambarangwe [province de Butanyerera], grâce à l’intervention de la Commission. Pour contrer les interférences nuisant à l’indépendance des magistrats, la CNIDH prévoit de s’adresser au Ministre de la Justice et, si nécessaire, au Président de la République, afin d’accélérer la libération des bénéficiaires de la grâce présidentielle et des personnes acquittées encore incarcérés.
Combattre la surpopulation carcérale
La surpopulation des prisons, illustrée ici par un taux d’occupation de 129,6 % à Bururi (324 détenus pour 250 places), reste un défi majeur. La CNIDH ambitionne de désengorger les établissements pénitentiaires par la sensibilisation à la prévention des infractions, rêvant d’un Burundi où les prisons deviendraient des espaces éducatifs. Cette vision nécessite une mobilisation collective pour encourager le respect de la loi et réduire la récidive.
Éradiquer maltraitances et améliorer l’hygiène
La pratique de « bougie », où les nouveaux détenus subissent rançons et violences, est dénoncée comme une maltraitance inacceptable. La CNIDH s’engage à collaborer avec les autorités pénitentiaires pour y mettre fin. De plus, l’accès limité à l’eau potable dans certaines prisons entrave l’hygiène. La Commission plaide pour des solutions concrètes, comme faciliter l’accès à des sources d’eau à proximité, afin d’améliorer les conditions de détention.
Protéger les mineurs contre la traite transfrontalière
La traite des mineurs vers la Tanzanie, où ils sont souvent exploités, préoccupe la CNIDH. Elle propose une synergie avec les autorités frontalières, une révision des modalités d’entrée en Tanzanie et une législation pour protéger les travailleurs migrants. Ces mesures visent à garantir la sécurité des enfants vulnérables et à endiguer ce fléau.
Le café de presse de Nyanza a souligné l’engagement indéfectible de la CNIDH pour une justice humaine, équitable, saine et efficace ainsi que des conditions de détention dignes. Malgré des contraintes logistiques, la Commission, soutenue par ses partenaires, œuvre pour un Burundi où la dignité humaine prévaut. Un appel est lancé pour renforcer ce soutien, afin de transformer les prisons en lieux d’espoir et d’apprentissage.
Publiée le 06/10/2025 à 14h10min Partager
